Janvier 2018 débute un conflit social de grande ampleur à Mayotte. Des tensions qui dureront jusqu’au mois de mai. Le point de départ - des bagarres entre bandes de jeunes dans un des lycées de l’île – amènera les agents de l’éducation nationale à exercer leur droit de retrait. Les grèves se succèderont pendant un mois jusqu’à devenir un mouvement général appelé "opération île morte".
Mi-février, c’est une manifestation avec près d’un millier de personnes qui défilent contre l’insécurité. Des barrages sont érigés sur les axes routiers et maritimes de Mayotte. Début mars, les élus mahorais rejoignent le mouvement et réclament à l’Etat l’égalité de développement de Mayotte. En réaction, le gouvernement annonce un plan de sécurisation des établissements et transports scolaires, des mesures de lutte contre l’immigration clandestine et envoie des pelotons de gendarmes mobiles. Mi-mars, malgré un dialogue entamé avec la ministre des Outre-mer en déplacement sur l’île, le mouvement se durcit. Les barrages restent maintenus, les pénuries se multiplient et l’île commence à manquer de carburants, de produits alimentaires ou encore de médicaments. Énormément de tensions éclatent entre les communautés.
Après plusieurs semaines de mobilisation, les Mahorais sont invités à voter aux élections législatives partielles. Au lendemain des élections, un délégué est nommé au gouvernement pour régler la crise. Début avril, l’ensemble des barrages sont levés mais certains acteurs à l’origine du mouvement déclarent vouloir maintenir la grève. Mi-avril une délégation d’élus de Mayotte pour "bâtir un pacte de confiance" est reçue par le Premier Ministre. Mi-mai, le gouvernement annonce une série de mesures sur la sécurité, l’éducation, l’immigration ou encore la santé.