Au départ de Hô Chi Minh-Ville au sud, "l’Express de la Réunification" doit parcourir 1 726 km avant de rejoindre le Nord du pays et sa capitale Hanoï.
Cette ligne est unique en son genre, de par son histoire et les rebondissements de sa construction. Débutée en 1901 par les colons français, elle sera finalement terminée en 1936. Elle portait à l'origine le nom de Transindochinois, et son histoire est à l’image de celle du Vietnam: dramatique. Elle subit des bombardements durant la seconde guerre mondiale, des opérations de sabotage par le Vietminh durant la guerre d'Indochine, ou encore des attaques amairicaines au Nord-Vietnam durant la guerre du Vietnam.
Ce n'est qu'à la fin des années 1990 que la ligne reprit un service comparable à celui qu’elle avait durant les années 1930, et ce après une longue campagne de réhabilitation. Cette ligne fonctionne toujours avec d’authentiques locomotives diesel-électriques.Aujourd’hui, outre le manque évident de moyens pour le réhabiliter dans son intégralité ,le Transindochinois ou Express de la Réunification, souffre de graves problèmes techniques. Ceci s’explique en majeure partie par le fait que les trains circulent sur une voie unique et étroite, limitant aussi la vitesse et le nombre de rames.Le voyage sur cette ligne nous transporte du Sud au Nord, du delta du Mékong au delta du fleuve Rouge. Elle permet une découverte unique de paysages épargnés par la frénésie de la croissance économique. Elle traverse les paysages typiques et bucoliques du Vietnam rural. Nous traversons des rizières d’un vert éclatant des vallées et des montanges tout en passant par des plages. Les villes, les villages et les hameaux défilent devant nos yeux.
Le train est le transport de tous : familles, étudiants, ouvriers, soldats... Dans les voitures, les conditions de voyage changent en fonction de votre budget. Les hard seat par exemple sont des sièges en bois, les moins cher donc. La densité des voyageurs y est de loin supérieure. Traverser un tel wagon est un vrai parcours du combattant car chaque espace est occupé de façon stratégique. La nuit, les banquettes et les nattes au sol servent de lits d’appoint, et les corps, harassés par la chaleur, se laissent bercer par le ballottement du train. Seuls les employés semblent évoluer avec une facilité déconcertante dans ce capharnaüm. Ils engagent leur chariot entre les sièges; ici et là les commandes fusent,des billets passent de main en main, et les boissons, friandises et plats, copieux et délicieux, circulent. Dans les wagons soft seat, l'atmosphère est moins agitée et les corps plus confortables grâce à la climatisation. Une moitié des sièges regarde l’autre moitié, à l’image des trains que nous connaissons.Le trajet de Hô Chi Minh-Ville à Hanoi est un voyage à travers le Vietnam à la découverte de ses habitants, ses traditions et sa culture.